Devant l’angoisse à la fois existentielle et matérielle de ce restaurateur, qui possède des pubs dans le quartier de Montparnasse à Paris, ne manquez pas les questions et relances serviles, fallacieuses et ignobles du journaliste de BFM TV...
Collabo : « 36 000 cas de coronavirus encore aujourd’hui, des centaines de morts chaque jour, il faut se mettre à la place d’Emmanuel macron il sait que ce confinement avait marché la première fois, c’est pas une mesure que vous trouvez acceptable ? »
Alric : « Moi je veux ouvrir, j’ai pas besoin d’aides, moi les aides je m’en fous, moi les aides c’est terminé ! Je vais fermer, je veux ouvrir, et je demande à toute la France, à Lyon, à Marseille, à Bordeaux, toute la France d’ouvrir ! »
Collabo : « Vous êtes certains que dans vos restaurants y a pas eu de contaminations ? »
Alric : « Peut-être, mais c’est juste 2-3 %. Donc c’est rien, c’est 2-3 %, on fait attention. Moi j’ouvre, je veux pas des dettes de l’État, je m’en fous, de toute façon je vais fermer. »
Collabo : « Vous vous exposez à des sanctions... »
Le soir de l’annonce de la 2e vague de destruction du tissu économique traditionnel par l’employé de la Banque placé à l’Élysée, nous avons évoqué le sort des indépendants, des autoentrepreneurs, bref, des non salariés. La fédération des AE s’est justement demandé quel sera l’avenir de ses affiliés. Le fonds de solidarité, remis sur la table pour soutenir les travailleurs et employeurs les plus fragilisés, ne changera pas grand-chose : il s’agit bien d’une destruction à terme.
Le fonds de solidarité est réactivé en novembre pour toute entreprise fermée administrativement, de tout secteur et de toute région
Toute entreprise avec moins de 50 salariés accusant une perte de chiffres d’affaires de 50 % peut prétendre à l’aide de 1500 euros au maximum
Toute entreprise fermée administrativement et jusqu’à 50 salariés peut prétendre à une indemnisation de 10 000 euros au maximum.
Toute entreprise appartenant à l’un des secteurs de la culture, du sport et du tourisme avec une perte de chiffre d’affaires de 50 % peut avoir droit à l’indemnisation allant jusqu’à 10 000 euros.
De plus, un assouplissement fiscal est prévu :
Toute entreprise fermée administrative est exonérée des cotisations sociales. Les prélèvements des travailleurs indépendants sont suspendus de façon automatique.
Les étalements de paiement de cotisations sociales peuvent faire l’objet d’une remise avec les Urssaf.
L’État propose des prêts directs, ceux-là mêmes dont Alric ne veut pas, car il soumet et enchaîne l’entrepreneur ou l’employeur à un État qui l’étrangle déjà fiscalement.
Les entreprises peuvent contracter un prêt garanti par l’État jusqu’au 30 juin 2021, avec un taux de remboursement compris entre 1 % et 2,5 %.
Les entreprises dans l’incapacité de rembourser pourront obtenir un an de différé, soit deux ans pour commencer à rembourser le capital du PGE. La Banque de France ne verra pas cela comme un défaut de paiement.
En cas de refus de la banque, l’État accorde un prêt direct de 10 000 euros aux entreprises de -50 salariés.
Vu d’ici, on peut évidemment garantir aux indépendants et AE que les banques ne lâcheront rien après 2021 : elles font de l’argent avec la dette, mais ne risqueront pas un kopeck dans la sauvegarde de l’activité, surtout si cette dernière est fragilisée. Il en va ainsi de la banque française, frileuse, bourgeoise, tendue vers la pierre et l’or et répugnant à aider les entrepreneurs, petits ou grands, ces vrais créateurs de richesse et d’emploi.
Il manque à Alric la verve et la force d’un Gérard Nicoud qui a réussi, lui, il y a 50 ans, à fédérer les écrasés fiscaux, à ne pas confondre avec les évadés fiscaux, cette engeance d’en haut. Cette guerre fiscale ne date donc pas d’hier et plombe les revenus et la sécurité professionnelle de millions de Français, puisque derrière chaque indépendant il y a une famille. En écrasant cette France économiquement indépendante, Macron et ses sbires font évidemment œuvre politique, puisque les indépendants le sont aussi politiquement : ils votent rarement – quand ils votent – pour le Système qui les spolie !
Ceux qui douteraient de la violence de l’administration et du néolibéralisme à l’encontre des indépendants n’ont qu’à découvrir l’enquête du syndicat national des indépendants diffusée le 13 mars 2019 dans Le Figaro. Charges écrasantes, injustice fiscale, frais bancaires démesurés, embauche compliquée, c’est la totale.
Quels sujets préoccupent les petits patrons, et que proposent ces derniers ? De nombreuses consultations ont récemment été organisées par des syndicats dans le sillage du grand débat national. Mardi, le Syndicat des indépendants (SDI), qui compte 25 000 adhérents (dirigeants d’entreprise, artisans, commerçants, professions libérales...), a dévoilé les attentes des dirigeants des très petites entreprises (TPE). Au total, 4000 dirigeants de TPE (structures comptant de 0 à 19 salariés) ont répondu à cette enquête.
49 % des chefs d’entreprise interrogés estiment qu’il faut diminuer en priorité la fiscalité nationale tandis que 36 % considèrent que c’est la fiscalité locale qu’il faut avant tout baisser. Parmi les grands impôts nationaux, l’impôt sur les sociétés (IS) est le plus décrié par les TPE qui le jugent « bien trop élevé ». 78% des chefs d’entreprise interrogés estiment ainsi que l’IS devrait être inférieur au taux de 15%. [...]
Parallèlement, les petits patrons interrogés réclament de la justice fiscale : ils dénoncent « les capacités d’optimisation fiscale accordées aux grandes entreprises internationales » et réclament que les bénéfices soient taxés là où ils sont générés. Les patrons de TPE estiment en effet qu’ils sont, proportionnellement, les principaux contributeurs de l’IS.
Principale revendication, exprimée par une commerçante mosellane de 53 ans :
« Je ne suis pas issue d’un milieu riche. Je paie mes impôts en France et moi aussi je croule sous les charges. C’est les GAFA qu’il faut cibler ! »
Ce que confirme un chef d’entreprise :
« Il faut faire la chasse aux optimisations fiscales, les grandes entreprises ont les moyens d’optimiser leurs impôts et leurs charges, pas nous ».
Oui mais voilà, les GAFA et les très grandes entreprises sont les copains et copines de Macron, qui ne voit que ce qui pèse et qui brille, comme la Banque, quoi. Le reste, la France périphérique, celle des petites boîtes avec des petits patrons, rien à foutre : ça peut passer à la poubelle dans le cadre du great reset (lire le numéro 489 de Faits & Documents, ça nous engage tous).
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